Expérience de la dépression : représentations de la maladie, autogestion et rétablissement
Présentation
Pourquoi faire cette étude ?
Au Canada, la dépression est près de deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. De fait, celle-ci n’est que peu étudiée chez la population masculine. Pourtant, les hommes sont quatre fois plus nombreux que les femmes à s’enlever la vie par suicide, une cause de décès fortement associée à la dépression. Des études en santé suggèrent que les hommes présenteraient davantage de difficultés sur le plan de l’autogestion de la dépression que les femmes : ils seraient moins adhérents au traitement par antidépresseur, seraient moins assidus aux rendez-vous de suivi et recourraient plus fréquemment à des stratégies d’adaptation inadéquates (ex. comportements antisociaux, consommation abusive de drogue ou d’alcool). Ces lacunes sur le plan de l’autogestion pourraient nuire au rétablissement de la maladie, augmenter le risque de chronicité et contribuer à accroître le risque de décès par suicide. Afin de soutenir l’adaptation des interventions aux besoins particuliers de la clientèle masculine, l’expérience de la dépression chez les hommes doit être mieux comprise en elle-même, mais également en comparaison à celle chez les femmes. Notre étude permettra d’acquérir une meilleure compréhension de l’expérience de dépression chez les hommes et d’adapter les interventions à leurs besoins particuliers. Elle s’avère donc une étape préalable essentielle qui fournira les informations nécessaires à la conception d’interventions novatrices qui pourront ensuite être expérimentées.
Les objectifs
La présente étude vise à mieux comprendre l’influence du sexe (différences biologiques) et du genre (différences psychologiques et rôles socioculturels) sur l’autogestion et sur le rétablissement de la dépression chez des hommes et des femmes vivant leur premier épisode de dépression majeure.
Plus spécifiquement, cette étude vise l’atteinte de trois objectifs :
- Identifier les différences entre les hommes et les femmes atteints de dépression dans les représentations de la maladie, la relation avec le médecin traitant (alliance thérapeutique), la qualité des soins, le réseau de soutien social et les comportements d’autogestion;
- Déterminer les facteurs associés aux comportements d’autogestion de la dépression selon le sexe au cours de la première année suivant le diagnostic;
- Analyser les différences et les similitudes dans le processus de rétablissement de la dépression chez les hommes et chez les femmes.
La méthodologie
Un échantillon de 88 personnes vivant un premier épisode de dépression majeure diagnostiqué par un médecin a été recruté dans la région de Montréal et de Québec. Les sujets (47 hommes et 41 femmes) ont été invités à participer à quatre entrevues sur une période de 12 mois. La première, en face à face, devait se réaliser au plus tard 6 semaines suivant le diagnostic. Les entrevues ultérieures devaient être réalisées respectivement 3 mois, 6 mois et 12 mois suivant le diagnostic. La troisième entrevue, comme la première devait se faire en personne tandis que la deuxième et la quatrième se réalisaient par téléphone. Cette première phase de l’étude est dite quantitative, car les participants doivent remplir des questionnaires structurés à choix de réponses.
La seconde phase, dite qualitative puisqu’elle vise à approfondir notre compréhension en réalisant des entrevues en profondeur, réunit un échantillon de participants ayant complété l’étude. Elle consista en entrevues individuelles semi-structurées auprès de 20 personnes atteintes de dépression (10 hommes et 10 femmes) et du proche ayant le plus contribué à leur rétablissement, chacun d’entre eux ayant été rencontré séparément.
Pour plus d’information sur le projet et sur l’autogestion de la dépression en général, voir la page du projet Agir sur le site du Réseau Qualaxia – http://www.qualaxia.org/ms/agir/index.php?lg=fr
État d’avancement des travaux
Cette étude est maintenant complétée.
Publications
BROCHURE VRAIS HOMMES. VRAIES DÉPRESSIONS.
L’équipe de Vitalité a traduit et adapté pour le Canada la brochure Real Men. Real Depression. du National Institute of Mental Health (États-Unis). Différenciant déprime et dépression, elle énumère les principaux symptômes de la dépression et répond à des questions souvent posées sur son traitement.
- Pour le dépliant en français adapté au Canada : Vrais hommes. Vraies dépressions.
- Pour le dépliant en anglais adapté au Canada : Real Men. Real Depression.
ARTICLES SCIENTIFIQUES
- Houle J, Villaggi B, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J., 2013. Treatment preferences in patients with first episode depression. Journal of Affective Disorders, May, vol. 147, 1, p. 94–100.
Notre équipe a observé, dans le cadre de l’étude sur le premier épisode de dépression, que la psychothérapie est préférée par 41% des participants, tandis que 31% favorisent les antidépresseurs. Les personnes qui préfèrent la psychothérapie sont davantage susceptibles d’attribuer leur dépression à des causes sociales, plutôt que physiques ou psychologiques, et perçoivent davantage de conséquences négatives à cette maladie que les personnes qui préfèrent les antidépresseurs. Les femmes, les personnes détenant un diplôme universitaire, ainsi que celles qui ont une histoire de dépression dans leur famille sont plus nombreuses à préférer la psychothérapie. Les médecins sont fortement encouragés à fournir aux personnes chez qui ils viennent de diagnostiquer une dépression majeure des informations détaillées sur ces deux modalités de traitement et de discuter avec elles de leurs préférences avant de faire une prescription.
COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES
- Houle J, Villaggi B, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J. Gender differences during the acute treatment phase of a first episode of depression. Poster. World Congress for Social Psychiatry, Lisbon, 30 juin au 3 juillet 2013.
- Villaggi B, Houle J, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J. Les préférences de traitement des patients qui vivent un premier épisode dépressif. Présentation orale. Congrès annuel de la Société québécoise de recherche en psychologie, Saguenay, 22 au 24 mars 2013.
- Houle J, Beaulieu MD, Lespérance F, Côté J, Chiasson JL, Stychar I, Lambert J, Guillou-Ouellette C. Soutenir l’autogestion du diabète: une approche différenciée selon le genre. Présentation par affiche. Advancing Excellence in Gender, Sex and Health Research. Montréal. 29 au 31 octobre 2012.
- Houle J, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J, Villaggi B. Différences de genre dans l’autogestion de la dépression. Présentation orale. Advancing Excellence in Gender, Sex and Health Research. Montréal. 29 au 31 octobre 2012.
- Villaggi B, Houle J, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J. Différences de genre dans les représentations de la dépression. Présentation orale. Congrès de l’ACFAS. Montréal. 7 au 11 mai 2012.
- Villaggi B, Houle J, Beaulieu MD, Lespérance F, Rondeau G, Lambert J. Le rôle masculin traditionnel et les comportements d’autogestion de la dépression. Présentation orale. Congrès de la Société québécoise pour la recherche en psychologie. Sherbrooke, 23 au 25 mars 2012.
- Houle J. L’expérience de la dépression chez les hommes: représentations de la maladie, autogestion et rétablissement. Colloque international «Perspectives futures en intervention, politique et recherche sur les hommes et les masculinités», Québec, 8-10 mars 2011.
REPRÉSENTATION DANS LES MÉDIAS
(Ces entrevues font suite à l’article Une pilule ou un psy de Pierre-Étienne Caza paru dans Actualités UQAM du 3 février 2014 qui traite de l’article Treatment preferences in patients with first episode depression paru dans le Journal of Affective Disorders en mai 2013).
- Forget, Dominique, Dépression : une pilule ou un psy ?. L’actualité, 30 mai 2014.
- Entrevue à l’émission Écoutez l’Estrie à Ici Radio Canada Première Estrie (17 mars 2014) au sujet de «Une pilule ou un psy?».
- Entrevue à l’émission Petits Pas et Grandes pointures à Ici Radio-Canada Première Côte-Nord (12 mars 2014) au sujet de «Une pilule ou un psy? Un nouveau regard sur les choix masculins».
- Entrevue à l’émission Médium Large de Catherine Perrin à Ici Radio Canada Première (12 mars 2014) au sujet de «Une pilule ou un psy?».
- Entrevue à l’émission Retour à la maison de KYK 95,7 FM Saguenay (11 mars 2014) au sujet de «Une pilule ou un psy?».
- Caza, Pierre-Étienne, Une pilule ou un psy. Actualités UQAM, 3 février 2014.
Équipe de recherche
Janie Houle, Ph. D.
Département de psychologie, Université du Québec à Montréal
houle.janie@uqam.ca
Marie-Dominique Beaulieu
Département de médecine familiale, Université de Montréal
marie-dominique.beaulieu@umontreal.ca
Jean Lambert
Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal
jean.lambert@umontreal.ca
François Lespérance
Département de psychiatrie, Université de Montréal
francois.lesperance@umontreal.ca
Gilles Rondeau
École de service social, Université de Montréal
gilles.rondeau@umontreal.ca
Marjolaine Gascon Depatie
Étudiante au doctorat
marjolaine.g@gmail.com
Personnel de recherche
Catherine Purenne
Coordonnatrice de projet
Université du Québec à Montréal
purenne.catherine@uqam.ca
Jocelyne Gagné
Secrétaire
CRCHUM
jocelyne.gagne@umontreal.ca
Benjamin Villaggi
Assistant de recherche
Catherine Guillou-Ouellette
Assistante de recherche
Collaborateurs
Cédric Andrès
Psychiatre répondant du Guichet d’Accès en santé mentale
(GASM) du CSSS Jeanne-Mance
http://chumpsychiatrie.ca/clinique/premiere-ligne
David Barbeau, MD
Médecin de famille, Équipe de première ligne en santé mentale
CSSS Jeanne-Mance
Robert Cormier
Directeur général
Carrefour Hommes en Changement (CHOC)
David Barbeau
Médecin de famille, Équipe de première ligne en santé mentale
CSSS Jeanne-Mance
Brigitte Lavoie
Psychologue
Lavoie Solutions
http://www.suicideactionmontreal.org/
Jean-Rémy Provost
Directeur général
Revivre
Lise Renaud-Gagnon (retraitée)
Chef d’administration de programme santé mentale
CSSS Jeanne-Mance