Présentation
Pourquoi faire cette étude ?
Les espaces verts sont des éléments de l’environnement urbain pouvant réduire l’impact des changements climatiques sur la santé des populations, principalement les épisodes de chaleur. Quelques études suggèrent qu’ils pourraient aussi avoir un effet bénéfique sur la santé mentale et le bien-être, mais ces observations demeurent parcellaires et ne s’attardent ni aux inégalités socioéconomiques et de genre ni aux mécanismes par lesquels s’exerce l’influence des espaces verts. Par exemple, l’usage fait des espaces verts par les personnes plus vulnérables (p. ex.: les personnes aînées, celles vivant en milieu défavorisé, celles ayant une incapacité) est peu documenté.Ce manque de connaissances limite la capacité d’action de décideurs des domaines de la santé et de l’aménagement du territoire.
Ce projet s’attardera donc spécifiquement aux liens entre le niveau de végétation des quartiers et l’accessibilité géographique des parcs, mais aussi par rapport aux troubles anxieux et dépressifs, et au bien-être. La contribution du stress, de la socialisation et de l’activité physique sera évaluée, de même que celle des inégalités sociales et de genre.
Les objectifs
L’objectif général est de pouvoir offrir aux décideurs locaux et régionaux les outils nécessaires à la compréhension des effets de l’exposition aux espaces verts sur la santé mentale et le bien-être à l’échelle populationnelle. Plus spécifiquement, celle-ci vise à :
- Comparer différents indicateurs d’accessibilité géographique aux parcs.
- Documenter les caractéristiques des parcs qui ont une influence sur l’utilisation des espaces verts.
- Évaluer la relation entre les espaces verts et la santé mentale; en tenant compte des variables modératrices (ex. statut socioéconomique et genre).
- Examiner la contribution des 3 variables modératrices (stress, socialisation, activité physique) dans la relation entre les espaces verts et la santé mentale.
La méthodologie
L’étude implique différentes étapes (de septembre 2016 à août 2019) :
- Réalisation d’une enquête qualitative par le moyen d’entrevues individuelles et de groupes de discussion auprès des usagers de 20 parcs des villes de Montréal, Laval, Québec et Saint-Hyacinthe;
- Réalisation d’une enquête par questionnaire auto-administré en ligne Cartographie des parcs et du niveau de végétation de l’ensemble des régions urbaines du Québec;
- Développement d’indicateurs de l’accessibilité géographique des espaces verts ;
- Application des connaissances avec les partenaires du milieu municipal, de la santé publique et des sports et loisirs.
Résultats attendus
Cette étude nous indiquera les caractéristiques des espaces verts en milieu urbain qui facilitent ou qui entravent leur utilisation par les citoyent, notamment les plus vulnérabes. Elle nous renseignera sur le lien entre l’utilisation des espaces verts et la santé mentale. Elle permettra d’identifier les régions urbaines du Québec qui sont bien pourvues en matière de végétation et d’espaces verts et celles qui sont plus défavorisées à cet égard. En fournissant pour la première fois une cartographie détaillée des niveaux de végétation et des parcs pour l’ensemble des milieux urbains, en plus d’indicateurs d’accessibilité aux parcs validés, cette étude permettra aux décideurs de prendre des décisions éclairées qui faciliteront une meilleure adaptation aux changements climatiques.
État d’avancement des travaux
Nous avons effectué des entrevues auprès de 374 utilisateurs de parcs urbains dans les 20 parcs de quatre municipalités (Montréal, St-Hyacinthe, Laval et Québec). Une analyse thématique préliminaire a été présentée au congrès de l’ACFAS à Montréal en 2017. Une analyse thématique plus détaillée est en cours. De plus, nous effectuons les analyses préliminaires des données quantitatives collectées dans le cadre d’un sondage après d’un échantillon représentatif de la population québécoise vivant en milieu urbain. Les deux jeux de données (qualitatives et quantitatives) seront triangulés pour mieux connaître les usages des parcs en milieu urbain et des effets que cela procure aux usagers.
Publications
Équipe de recherche
Le projet est codirigé par les professeurs Mathieu Philibert et Janie Houle de l’UQAM. Le Dr Philibert est géographe et épidémiologiste, et est spécialisé en inégalités sociales et territoriales de santé. Il a notamment contribué au développement de l’indice de défavorisation et à son intégration dans un système d’information destiné aux décideurs locaux. La Dre Houle est psychologue communautaire et ses travaux de recherche portent notamment sur les troubles anxieux/dépressifs, le bien-être des populations vulnérables et les inégalités genre.
Chercheurs principaux
Mathieu Philibert
Géographe de la santé et professeur
Département de sexologie, UQAM
Janie Houle
Psychologue communautaire et professeure
Département de psychologie, UQAM
Co-chercheurs
Yves Baudoin
Professeur
Département de géographie, UQAM
Éric Robitaille
Chercheur d’établissement
Institut national de santé publique du Québec
Simon Coulombe
Professeur, Psychology Department
Wilfrid Laurier University
Laurène Wiesztort
Post-doctorante
Auxiliaires recherche
Kadia Saint-Onge
Coordonnatrice
Cand. Ph. D. (psychologie)
Université du Québec à Montréal
Violeta Rebecca Sanchez
Coordonnatrice adjointe
Cand. Ph. D. (psychologie)
Université du Québec à Montréal
Mehdi Azri
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Rose Bastien
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Audrey Bernard
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Maxime Boucher
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Anne-Sophie Cardinal
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Catherine Duchesneau
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Benoit Gibeau
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Mathilde Grenier
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Valérie Lafrance
Auxiliaire re recherche
Université du Québec à Montréal
Olivier Lamoureux-Lafleur
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Pauline Marie Neveu
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Olivier Pilon Rousseau
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Charlotte Poitras
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Frédérique Tremblay-Légaré
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Vincent Vallée
Auxiliaire de recherche
Université du Québec à Montréal
Soutien à la recherche
Benoit Martel
Agent de recherche, Laboratoire Vitalité
Université du Québec à Montréal
Partenaires municipaux
Réal Ménard
Membre du comité exécutif et responsable du développement durable, de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts
Ville de Montréal
Gilles Côté (Michèle Giroux)
Directrice d’arrondissement, Ahuntsic-Cartierville
Ville de Montréal
Émilie Thuillier
Conseillère municipale (Ahuntsic)
Ville de Montréal
Michel Labrecque
Chef de division Recherche & Développement
Institut de recherche en biologie végétale et Jardin botanique de Montréal
Michel Trottier
Conseiller municipal (Fabreville)
Ville de Laval
Daniel L’Écuyer
Directeur du service des travaux publics
Ville de Laval
Jacques Ulysse
Directeur général adjoint – Services de proximité
Ville de Laval
Michel Robidoux
Directeur du service des loisirs
Ville de Saint-Hyacinthe
Sébastien Lebel
Architecte paysagistre – Service de l’aménagement et du développement urbain
Ville de Québec
Partenaires nationaux
Jérôme Martinez
Chef d’unité scientifique
Unité Analyse de la santé et des inégalités sociales et territoriales
Institut national de santé publique du Québec
Éric Pelletier
Chef de secteur
Lutte contre le cancer et surveillance des troubles mentaux et des maladies neurologiques
Institut national de santé publique du Québec
Diane Boudreault
Conseillère Direction du sport, du loisir et de l’activité physique
Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur
Benoit Tremblay
Responsable de la recherche
Direction de la promotion de la sécurité
Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement Supérieur
Financement
Ce projet est financé conjointement par le consortium Ouranos, le Fonds vert du Ministère du Développement durable, de l’Environnement du Québec, et l’Institut national de santé publique du Québec.